Paire de putti soutenant des conques – Thomas Victor Sergent
Importante paire de putti en pied soutenant des coupes prenant la forme de conques par Thomas Victor Sergent. Les putti, hanchés dans une posture élégante, soutiennent les conques de leurs mains. Nus, un léger drap leur apporte un voile de pudeur.
Ils se tiennent chacun sur un tertre de rocs, de terre et de feuilles, qui n’est pas sans rappeler à la fois la céramique du XVIe siècle, mais rappelle également les tertres rocailles du XVIIIe siècle.
Les teintes vertes, bleu de roi, jaune moutarde et marron misent en exergue rappellent la palette chromatique également utilisée par J. Landais. On la retrouve en bandes sur les conques, et en aplats sur les écailles des carapaces de tortues posées sur le dos des putti.
Thomas Victor Sergent cite la Renaissance dans cette paire d’objets. Par son geste, il participe à l’historicisme qui se développe en France sous le règne de Louis-Philippe et qui perdure jusqu’au début du XXe siècle sous la forme de l’éclectisme. Les Expositions des Produits de l’Art et de l’Industrie de 1839 puis de 1844 à Paris voient triompher le style néo-Renaissance avec les travaux de Froment-Meurice et de Grohé, mais encore de Chenavard avec son fameux « Vase de la Renaissance » (Musée des Arts Décoratifs, daté 1831). Dès lors nombre d’artisans et de manufactures intègrent la style Renaissance dans leurs créations, comme le fit ici Sarreguemines.
Bien de leur temps, ces présentoirs ornementaux sont traités avec réalisme dans leur forme et dans la palette chromatique, ce qui est rendu possible par les derniers développements techniques. Ce réalisme est l’un des marqueurs des arts céramiques de la période.