Corpus, une exposition en trois tableaux, scénographié par Denis Rouquette à l’occasion de la fête des Puces 2024 au marché Paul Bert

À l’occasion de la fête des Puces 2024, Laurence Vauclair répond à l’invitation du marché Paul Bert Serpette pour concevoir une exposition autour du « Corpus ». Mais puisque la Galerie Vauclair ne fait jamais rien comme les autres, Laurence détourne le corpus de chair pour le plus subtil corpus des lettres. En littérature le corpus est l’ensemble de textes choisis pour une base d’étude. Ce corpus, c’est l’ensemble constitué d’archives et de travaux de recherches de la Galerie Vauclair sur les pièces qu’elle rassemble depuis plus de trente ans. Ce corpus, c’est également la collection qui grandit dans ses dépôts comme autant de traces d’une époque passée. Les deux corpus se lient évidemment, car objets d’art ne sont jamais que traces du corps qui les a imaginés, modelés, commandés, choyés et transmis. Le corpus de la Galerie Vauclair s’étourdit de mille teintes dans leur 100m2 réputés comme un lieu de merveilles. Laurence et Denis voyagent dans le temps et retrouvent ce XIXème siècle romantisé, des premiers émois de Marcel Proust jusqu’à un Japon fantasmé et intellectualisé, à qui le collectionneur Philippe Burty donna le nom de « japonisme ». Le mobilier qu’ils exposent, bien qu’inspirés de modèles extrêmes-orientaux, sont issus de manufactures françaises qui en admirent la facture. C’est en raison de la fermeture du Japon (sakoku) au regard occidental durant la période Edo que les artistes et artisans du XIXème travaillèrent d’après le style japonais. 

La Galerie Vauclair expose au Musée des Arts décoratifs pour L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux, du 15 septembre 2024 au 30 mars 2025

Pour la rentrée 2024, cette pièce iconique en rotin sera une nouvelle fois sous le feu des projecteurs. Le 25 septembre 2024, la sortie sur grand écran du remake d’Emmanuelle (1974), fait la part belle à ce fauteuil éponyme devenu célèbre quelques siècles plus tôt. La réalisatrice Audrey Diwan (Lion d’or à Venise pour son film L’Évènement en 2021) s’empare ainsi de ce grand classique du cinéma érotique en offrant le premier rôle à Noémie Merlant (César du meilleur second rôle en 2023 pour le film L’Innocent).

A cette occasion, le Musée des Arts Décoratifs (MAD) offre également une place de choix au fauteuil « Emmanuelle » dans une exposition intitulée De l’Intime de la chambre aux réseaux sociaux, à partir du 15 octobre 2024. La pièce présentée au Musée des Arts décoratifs constitue un prêt de la Galerie Vauclair. Cette collaboration permet à cette dernière de revenir sur 30 ans de recherche, et notamment sur l’exposition « Le rotin fait son cinéma » (2018) qui avait mis à l’honneur ce fauteuil si emblématique. 

L’expertise de Laurence Vauclair, toujours accompagnée de chercheurs issus du champ de l’histoire de l’art, avait permis de mettre au jour l’histoire oubliée de cette pièce qui évolua maintes fois dans sa forme mais jamais dans sa matière. Auparavant désigné comme fauteuil Peacock, du fait de son dossier ouvragé rappelant la roue du paon, il était toujours le privilégié des femmes par la sensualité de son tissage. Toutefois, cette dextérité dans le travail du rotin témoigne d’une haute provenance ; celle de la dynastie Pomare, une famille polynésienne devenue la famille royale de Tahiti à la fin du 18ème siècle. Ce n’est cependant qu’au début du 20ème siècle, sous le règne de Pomare V, que ce fauteuil se fait appeler fauteuil « Pomare ». 

La légende raconte que son Altesse Royale le prince « Hinoi » Teriihinoiatua Teraimateata Pomare (1869-1916) serait décédé sur son trône et qu’en son hommage le fauteuil aurait été nommé et serait toujours « Pomare » en Polynésie. Quant à ses actualités pour la rentrée 2024, la Galerie Vauclair est invitée à scénographier le showroom de Véronèse, éditeur de luminaires, et à y exposer deux modèles pour la Paris Design Week qui aura lieu du 5 au 14 septembre. A partir du jeudi 26 septembre et jusqu’à l’automne, Laurence et Denis Vauclair-Rouquette présenteront aussi une rétrospective inédite consacrée au fauteuil « Emmanuelle » entre les murs de leur galerie au marché Paul Bert des Puces de Saint-Ouen.